projet FNS

Les inégalités sociales de santé. Reconnaissance et invisibilisation

Des inégalités toujours peu visibles

Le projet

Durant la pandémie de Covid-19, des voix se sont étonnées du peu d’intérêt qu’ont suscité les nombreuses études attestant que le virus a surtout impacté la santé des populations les plus défavorisées. Or il n’a pas fallu attendre la pandémie pour que le manque de visibilité des inégalités sociales de santé soit dénoncé, tout particulièrement en Suisse et en France. L'invisibilité des inégalités sociales de santé dans ces deux pays contraste avec la situation d’autres États comme le Royaume-Uni, les États-Unis ou certains pays d'Amérique latine, qui possèdent une culture de santé publique ancienne en la matière.

Ce constat s’avère d’autant plus troublant que tant la Suisse que la France disposent d’institutions de veille sanitaire et démographique performantes et anciennes. Elles ont de surcroît participé, dès les années 1980, aux programmes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à identifier les déterminants sociaux de la santé, à mesurer les inégalités sociales de santé et à mettre en place des programmes nationaux et internationaux visant à les réduire.

Adoptant une perspective agnotologique, ce projet d’histoire analyse les obstacles intellectuels, institutionnels, culturels et politiques qui ont, depuis les années 1970, empêché la problématique des inégalités sociales de santé de s’imposer au cœur des débats scientifiques, politiques et publics en Suisse et en France. Il s’appuie essentiellement sur l'étude de sources imprimées et d’archives provenant des principales institutions suisses, françaises et de l’OMS. L’enquête est complétée par une série d’entretiens avec les principaux acteurs du domaine.

Le projet, mené à la Haute École de Santé du canton de Vaud (HESAV) et financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (SNF200460), a débuté en mars 2022 et se terminera en février 2026.